Entre gyrus cingulaire et lobes nĂ©o-corticaux, que d’émotions et de fonctions en action. Le cerveau est une boĂ®te Ă outils très qualifiĂ©s.Â
Au moment où vous lisez ces lignes, de multiples zones de votre cerveau s’activent, automatiquement, inconsciemment.
- Les aires de la vision, situées dans le lobe occipital à l’arrière de votre tête, turbinent à décrypter les signaux électriques émis par vos yeux ;
- Les aires du langage se démènent pour vous permettre de comprendre les lettres et les mots ;
- Les aires associées aux mouvements oculaires font passer vos yeux d’un mot à l’autre …
Dès que vous changez d’activité, d’autres aires s’activent.
Système limbique
Le système limbique situé au centre du cerveau, composé de plusieurs noyaux, assure un nombre saisissant de fonctions.
Telles que la détermination de votre niveau de motivation émotionnelle avant d’exécuter une tâche ; la coloration émotionnelle en prélude à une action ; la détection d’un danger,…
Le gyrus cingulaire
Au-dessus du système limbique se situe une sorte de « virgule » : le gyrus cingulaire. Dans le cerveau il agit comme un carrefour ou rond-point par lequel passent les infos provenant de votre système « émotionnel » et celles venant de votre système «rationnel».
Ces données y sont évaluées sous le prisme des « expériences passées ».
Ces souvenirs peuvent être d’ordre émotionnel (« ai-JE aimé cela dans le passé ? »), autant que d’ordre cognitif comme la détection de risques et erreurs avant d’agir (« qu’est-ce JE risque en faisant cela ? »).
Le gyrus cingulaire gère aussi les aspects liés à l’attention comme fixer visuellement un stimulus jugé attractif (« JE décide de regarder ce stimulus car JE le trouve attirant »). Enfin, ce rond-point cérébral conserve notre mémoire autobiographique (« J’AI déjà vécu cette situation »).
Cerveau et cortex
SuperposĂ© au gyrus cingulaire, le nĂ©ocortex se compose de 4 grandes aires :Â
- Le lobe occipital, à l’arrière du cerveau, est notre centre visuel. Il reçoit les infos provenant des yeux et les décompose en couleurs, formes, mouvements, …
- Le lobe pariétal, au-dessus du lobe occipital, remplit un tas de fonctions. Tels le repérage et la perception de l’espace. Il permet de répondre à la question « où?». Il gère l’attention et contrôle les mouvements oculaires. Il intègre surtout les infos transmises par nos sens (vue, toucher, audition, odorat, goût).
- Les lobes temporaux, situés près de chaque oreille, se chargent de répondre à la question du « quoi ? ». Ils créent du sens par la reconnaissance des mots, images, visages, sons, voix. Leur deuxième fonction majeure est de stocker les infos sur les situations rencontrées. Plutôt visuelles pour le lobe droit ; verbales pour le lobe gauche.
- Le lobe frontal, enfin, assume à lui seul plus de 12 fonctions spécifiques. Des plus
simples, telle la coordination motrice volontaire, aux plus complexes, comme la
génération ou l’inhibition ainsi que le contrôle des comportements volontaires comme la prise de décision, les raisonnements, l’organisation du langage, la créativité
et le comportement social. Grâce à lui, nous pouvons manifester de l’empathie,
comprendre et/ou décrypter l’état émotionnel d’autrui.
Le cerveau humain est comparable à une boîte à outils pleine d’ustensiles, de fonctions sophistiquées, ayant chacun un rôle précis à jouer.
Selon les actions que nous souhaitons, ou devons, réaliser dans notre quotidien, ces aires fonctionnelles s’activent et s’interconnectent pour former des réseaux neuronaux.
De la même façon, lorsqu’un client détecte un produit attractif dans une vitrine ou… sur un site web, une ribambelle de fonctions cérébrales s’enclenchent : regarder cet objet, le reconnaître, éprouver un plaisir immédiat à sa vue, anticiper la récompense à l’idée de le posséder …
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous propose de regarder la news sur la "main UX".
Conclusion
L'exploration des intrications entre UX Design et neurosciences révèle l'impact profond du cerveau sur l'expérience utilisateur.
Les aires cérébrales, du système limbique aux lobes néo-corticaux, jouent un rôle crucial dans la manière dont nous percevons, interagissons avec et réagissons aux stimuli environnementaux, y compris les produits et services numériques.
Cette compréhension enrichit notre capacité à créer des expériences qui résonnent véritablement avec les utilisateurs, en s'appuyant sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la motivation, l'émotion, et la prise de décision.
En alignant les principes du design comportemental avec les fonctionnalités cérébrales, nous pouvons développer des interfaces plus intuitives, engageantes, et finalement plus efficaces.
Questions pour la route …
Comment pouvez-vous utiliser la compréhension des aires cérébrales et de leurs fonctions pour améliorer la conception visuelle et l'interaction de vos produits ? De quelle manière les insights sur le système limbique et le gyrus cingulaire peuvent-ils influencer vos choix de design pour encourager des comportements utilisateurs positifs ?
Quelles méthodes de recherche pourriez-vous mettre en place pour étudier les réponses émotionnelles et cognitives des utilisateurs face à différentes interfaces ? Comment les connaissances sur le fonctionnement des lobes temporaux et pariétaux peuvent-elles guider vos hypothèses et vos tests d'usabilité ?