Je lis de plus en plus sur LinkedIn que de nombreux UX Designers vivent des situations difficiles :
Je suis toujours aussi Ă©tonnĂ© de voir les mĂȘmes dolĂ©ances revenir et revenir encore. Et s'accentuer de plus en plus âŠ
Alors soit on se dit que la plupart des dirigeants sont dans le faux, soit on se pose des questions sur lâUX Design tel quâil est pratiquĂ© aujourdâhui.
Pour essayer dâĂ©clairer ceux qui vivent ces situations difficiles, jâai crĂ©Ă© une matrice trĂšs simple pour rassembler les perceptions des dirigeants sur les UX Designers.
Pour rencontrer beaucoup de dirigeants, ceux-ci perçoivent les UX Designers en 4 catégories :
Les « faiseurs »
Ils représentent 90% des UX Designers aux yeux des dirigeants.
Comme ils nâont pas dâexpertise diffĂ©renciante et ne peuvent pas montrer de rĂ©sultats concrets, les dirigeants attendent dâeux de « faire des Ă©crans ».
Cette situation est trĂšs difficile pour ces UX Designers et câest principalement eux qui vivent les frustrations dĂ©crites plus haut.
La mauvaise nouvelle câest que la situation nâest pas prĂȘte de sâarranger pour eux. En effet il y a 43x dâUX Designers sur le marchĂ© en 2022 quâen 2010 ! Imaginez la situation dans 5 ans.
Les « spécialistes »
Ils représentent 5% des UX Designers.
Ils sont dĂ©jĂ plus valorisĂ©s par les dirigeants par leur expertise diffĂ©renciante (psychologie, sciences comportementales, neurosciences, eyetracking, âŠ).
Toutes les entreprises que je vois aujourdâhui utilisent en interne des personas, des cartes dâempathie, des cartes de parcours, ⊠ces techniques Ă©tant facilement abordables par tout un chacun, elles ne font donc plus la diffĂ©rence.
Les « spécialistes » sont donc perçus comme apportant de la valeur technique à un projet.
Les « boosters »
Population peu prĂ©sente pour lâinstant dans le monde du UX Design.
Ils génÚrent des résultats concrets, mesurables et mesurés, atteignent des objectifs business fixés.
Les dirigeants ne comprennent pas toujours bien comment ils y arrivent, mais ils y arrivent.
Ces « boosters » nâutilisent pas les chiffres gĂ©nĂ©raux de lâUX Design (promus par des entreprises comme Nielsen Norman Group, âŠ) pour justifier leur travail mais peuvent dĂ©montrer les rĂ©sultats business quâils ont gĂ©nĂ©rĂ©s eux-mĂȘmes sur des missions.
Les « experts de pointe »
Ils sont les moins nombreux.
Ils cumulent une expertise différenciante ET la capacité de générer des résultats business concrets.
Les dirigeants les recherchent activement car ils font la différence entre « un projet réalisé » et « un projet réalisé qui génÚrent des résultats concrets ».
Et pour arriver à générer ces résultats, ils ont des compétences rares sur le marché.
Ces UX Designers ne sont confrontés qu'exceptionnellement aux problÚmes listés en début d'article.
En résumé, pour obtenir des résultats rares, il faut des compétences rares.
Pendant 20 ans, jâai fait le pont entre les (neuro)sciences comportementales et le business, jâai rassemblĂ© des savoirs et dĂ©veloppĂ© une expertise basĂ©e sur ce quâil y a de plus stable depuis des millĂ©naires : le cerveau et les comportements humains.
Contrairement à tous les « trucs et astuces » (qui sont périmés en quelques mois), le fonctionnement du cerveau ne change que trÚs peu.
Partir des comportements pour seulement ensuite créer des écrans est le secret pour que les dirigeants voient les UX Designers comme des « experts de pointe » et plus comme des « faiseurs ».
Conclusion
La transformation du rÎle des UX Designers de simples exécutants à des partenaires stratégiques dans les entreprises est non seulement souhaitable mais essentielle.
Pour sortir de l'ombre et ĂȘtre reconnus par les dirigeants, les UX Designers doivent s'appuyer sur une expertise diffĂ©renciante et une capacitĂ© Ă gĂ©nĂ©rer des rĂ©sultats business concrets.
La clé de cette évolution réside dans une compréhension profonde des comportements humains et de la psychologie, permettant de créer des expériences utilisateur qui non seulement répondent aux besoins des utilisateurs mais favorisent également les objectifs commerciaux des entreprises.
Adopter une approche basée sur les comportements pour concevoir des interfaces est la voie à suivre pour que les UX Designers soient perçus comme des experts indispensables et non comme de simples faiseurs d'écrans.
Questions pour les professionnels
Comment pouvez-vous intégrer davantage la compréhension des comportements humains et des principes de la psychologie dans votre processus de conception pour créer des expériences plus impactantes ?
De quelle maniÚre pouvez-vous utiliser les insights comportementaux pour influencer les stratégies de conception et aider les UX Designers à produire des résultats mesurables et alignés sur les objectifs business ?
Mais comment les boss voient l'UX Design ? C'est l'objet du post suivant.