Attention, votre œil doit être étroitement tenu … à l’œil. La certitude de « voir net » est un tour de plus que vous joue votre cerveau ! Direction, la vision périphérique.
L'illusion d’une « vision nette » en permanence est … un leurre.
En effet, 97% des informations visuelles que votre cerveau reçoit proviennent de la vision périphérique et sont … floues.

Vous en doutez ? Allez zouuu !, un petit test pour vous convaincre : afin d’estimer ce que vous voyez vraiment net, tendez votre bras devant vous, pouce vers le haut.
La taille de votre ongle représente la zone où l’acuité visuelle est la plus élevée — la vision fovéale — tout le reste devient progressivement flou, c’est la vision périphérique.
Donc face à un de vos écrans situé à 50 cm de lui, les yeux de vos utilisateurs ne voient net que sur une surface équivalente à … ± 2,54cm !
Conclusion : ce n’est donc pas l’œil qui regarde mais bien le cerveau.
Ce dernier décide de tout : où diriger le regard, quel type d’infos chercher, lesquelles garder et comment les traiter.
L’œil permet de tout voir mais le cerveau ne regarde en priorité que ce qu’il a classifié « important », par anticipation.
Ces choix se traduisent par des fixations oculaires sur des points où la vision sera nette, le reste devenant progressivement flou.
Il ne s’agit ici ni d’une hypothèse, ni d’une … vue de l’esprit, mais bien l’explication scientifique validée de la manière dont nous percevons le monde qui nous entoure.
Pour être capable de voir l’ensemble du « monde extérieur » avec une acuité de 100%, le volume de votre cervelle devrait être 500 fois plus gros que celle qui loge aujourd’hui dans votre crâne. Vous imaginez la grosse tête !
En réalité, le cerveau reçoit d’un côté 100 images floues par seconde (parcellaires, en basse résolution, déformées, avec très peu de couleurs) et de l’autre, 3 à 4 images nettes par seconde (détaillées, en haute définition et en couleurs).
La différence entre « voir » (vision périphérique) et « regarder » (vision fovéale) est essentielle.
« Voir » permet au cerveau, grâce à la vision périphérique, de se faire ultra rapidement une idée générale de la situation, de ce qui se déroule dans le champ de vision. Tout en gardant un œil sur ce qui se passe alentour.
Il peut en revanche « regarder », grâce à la vision fovéale, un détail et puis un autre avec un degré de précision très accru mais à une vitesse beaucoup plus lente. Magique !
Allez, encore un dernier petit exercice pour bien concrétiser tout cela.
Regardez autour de vous, là où vous vous trouvez. Plusieurs objets ou personnes peuplent certainement votre champ de vision. Faites passer vos yeux d’un objet à l’autre ou d’un visage à l’autre. Sentez-vous le mouvement de vos yeux ?
OK, maintenant, « regarder » un objet ou un visage en particulier et immobilisez votre regard, comme si vos muscles oculaires étaient paralysés.
Tout en fixant intensément l’objet ou le visage, essayez de « voir » ce qui se passe dans le reste de votre champ de vision. Comme si vous « bougiez » votre attention plutôt que vos yeux. Vous « verrez » que, en dehors de l’objet/visage « regardé », tout vire rapidement au flou. C'est la vision périphérique. Vous arrivez à « voir » un autre objet ou visage, à l’identifier mais ses détails et contours demeurent imprécis, comme derrière une vitre opacifiante.
A présent, orientez vos yeux vers cet objet/visage pour le « regarder ». Cette fois, tous ses détails s’affichent en Full HD alors que le précédent objet/visage fixé est devenu flou.
En clair, 97% de ce que les humains voient est flou. En permanence.
Intéressant, mais … franchement, me direz-vous, en quoi cela sert-il à mieux cerner ce qu’est une « expérience client » ?
Simple: … Imaginez à quel point ignorer ce qui précède ou au contraire en tenir compte peut impacter la conception d’un nouveau site ou service digital … rien que pour les beaux yeux de vos clients.
Alors maintenant que vous connaissez la vision périphérique, c'est quoi la vision fovéale d'après vous ?