Reptilien, limbique, néocortical. Depuis des milliers d’années, le cerveau se coupe en trois pour guider les choix humains, entre survie et réponses positives à ses besoins.
Le cerveau de vos utilisateurs est le fruit d’un assemblage progressif, lent et très complexe d’une myriade de fonctions cérébrales. Elles se sont développées au fil des millénaires pour permettre aux aïeux de l’homme moderne de s’adapter aux exigences de leur environnement évolutif, et surtout de… survivre.
Début XXème, l’observation de la coupe verticale d’un vrai cerveau permettait déjà d’y dissocier trois zones très distinctes.

Paul Donald MacLean, chef du labo de recherche sur l’évolution cérébrale et le comportement au National Institute for Mental Health sera ensuite le premier à établir que les trois zones bio-chimiquement et fonctionnellement distinctes coïncident avec trois étapes de l’évolution. Et que les fonctions animant le cerveau sont bien l’incroyable résultat d’une évolution millénaire en trois couches distinctes et successives: le cerveau «reptilien», le « limbique » et le « cortex ».
Le « reptilien », immédiatement situé au pourtour du tronc cérébral, est le plus ancien: 400 millions d'années.
Il maintient les fonctions vitales de l’homéostasie: rythme cardiaque, température corporelle, équilibre, respiration, motricité basique et compétences de recherche de nourriture. « Primitif », il est à l’origine de nos comportements-réflexes ne pouvant ni évoluer par l’expérience, ni s'adapter selon les situations rencontrées. Bref, le cerveau reptilien est incorruptible.
A l’apparition des premiers mammifères (250 millions d’années), se forme une deuxième couche: le cerveau « limbique ».
Celui-ci va permettre, d’une part la mémorisation et la reproduction des comportements favorables et/ou agréables; d’autre part, l’évitement de ceux défavorables et/ou désagréables. Les stimulations expérimentées par le système « limbique », siège de l’émotion, persistent dans le temps. D’où son rôle essentiel : « imprimer » chaque « expérience » vécue. Chacune est évaluée et mémorisée « non-consciemment » par le cerveau humain selon un système de valeurs très simple: « est-ce bon ou mauvais pour ma survie ? », « dans un même contexte, vais-je reproduire un comportement ou l’éviter ? ».
Enfin, lors de la troisième phase d’évolution (3,6 millions d’années), s’est constitué le « néo-cortex primitif », venu recouvrir les deux premières couches.
Ce nouveau-venu prend peu à peu de l’ampleur chez les primates, les grands singes et in fine, il y a 300.000 ans, à l’apparition de nos ancêtres « Homo-Sapiens ». La forte évolution du néo-cortex va permettre à « Sapiens » de développer la compréhension de son environnement, le raisonnement logique, le langage, les associations d’idées, la pensée abstraite, la conscience et l’anticipation de ses actes.
Avec l’émergence il n’y a « que » 44.000 ans des premiers « Chasseurs-cueilleurs modernes » , le « néo-cortex » va encore plus affûter ses capacités d’adaptabilité. Leur cerveau « limbique» a cependant persisté à exercer un rôle central dans le comportement (anticipation et survie) de ces ancêtres… Jusqu’au geste quotidien posé par le consommateur moderne quand il s’empare d’un produit en magasin ou qu’il surfe sur des sites e-commerce aspirant à la meilleure « expérience client » possible.
Mais question les ami.e.s : d’après vous comment fonctionnent entre eux vos trois cerveaux ? En mode cloisonné et individuel ? Ou en étroite interaction ? Et, pour être exact ou rapide ? Je sens déjà bouillir votre triple cerveau. Réponse dans mon prochain post.